Le vécu irreprésentable : <i>Napalm</i> de Claude Lanzmann

Abstract

Claude Lanzmann (2001) se qualifiait de cin & eacute;aste de l'imm & eacute;morial & agrave; propos de son film Shoah (1985). Nous pouvons d & eacute;finir l'imm & eacute;morial comme ce qui a force d'& eacute;ternit & eacute;, ce qui est hors de la dur & eacute;e humaine et pourtant demeure irrepr & eacute;sentable. La proposition d'esth & eacute;tique du cin & eacute;ma port & eacute;e par l'oe uvre de Lanzmann, que nous tenterons d'& eacute;lucider para & icirc;t s'ancrer sur les r & eacute;flexions de Maurice Merleau-Ponty et de sa ph & eacute;nom & eacute;nologie du cin & eacute;ma autour du << mesurant >>. Pour lui, c'est d'abord le regard qui interroge les choses. Il est un mesurant pour l'& Ecirc;tre. Si la cam & eacute;ra de Lanzmann et la mise en sc & egrave;ne de << mesurants >> sont bien des constituants de ses films, la parole, la qu & ecirc;te obs & eacute;dante d'un espace-temps de v & eacute;ridiction ainsi que l'implication personnelle du cin & eacute;aste demandent & agrave; convoquer la notion de << v & eacute;cu >> liant l'& ecirc;tre au pass & eacute; et au futur. Posons l'hypoth & egrave;se que Lanzmann a fait un cin & eacute;ma de << mesurants >> devant et derri & egrave;re la cam & eacute;ra, cherchant par un dispositif multiforme, loin des repr & eacute;sentations mortif & egrave;res et passives, & agrave; ressusciter et conscientiser un v & eacute;cu. C'est & agrave; partir du contre-exemple du film Napalm (2015-2017) que nous identifierons les dynamiques & agrave; l'oeuvre dans le cin & eacute;ma de Lanzmann.